Sortir : C’était pas perturbant de ne plus avoir les rires rassurants du public ?
Patrick Bruel :
Bin c’est vrai qu’on a eu de la chance, parce qu’a priori y’a pas de rires sur un plateau de cinéma. Mais là, l’équipe n’avait pas vu la pièce, donc parfois on voyait une caméra qui sautillait parce qu’un type derrière filmait en riant… Donc y’a eu des réactions. Et puis nous, on savait que sur certaines répliques, théoriquement, il devait y avoir le même rire que celui qu’il y avait au théâtre… Mais on a essayé d’oublier tout ça pendant qu’on jouait parce qu’on a recréé une autre histoire, ou du moins une autre façon de la raconter, adaptée au cinéma.

Sortir : C’est si différent de passer du théâtre au cinéma ?
P. Bruel :
C’est une leçon extraordinaire, et la première fois que je maîtrise autant un texte. La base est acquise et du coup y’a d’avantage de place pour l’impro. Pour ce rôle, je me suis remis dans le stade des 9 semaines de répétitions au théâtre, où on n’avait pas les réponses du public… Mais où on avait déjà une grande confiance dans la pièce et ce quelle raconte, parce qu'il y a quand même une substance, une histoire de famille, une situation dramatique, quelque chose de très intéressant à défendre. On n’est pas facilement sorti de la pièce mais on a tenu à raconter cette histoire de façon sincère, parce que c’est notre travail.
Valérie Benguigui (sa sœur dans le film) : Quand on est acteur, on est obligé d’être dans la sincérité. Ici la difficulté c’était d’oublier les rires, et les mécanismes qu’on avait au théâtre. On était déstabilisés parce que c’est plus les mêmes marques, mais c’est aussi ce qui est intéressant.

Sortir : Vous arrivez toujours à garder le secret autour du fameux prénom à l’origine des disputes ?
P. Bruel :
Un jour, un journaliste allait divulguer le prénom à l’antenne, mais l’attaché de presse qui était présent lui a sauté dessus… Ça s’est fait en direct à RTL, c’était fou ! En fait, tout le monde respecte le mystère, personne ne veut lâcher le morceau, y compris le spectateur. C’est parce qu’il se sent comme le 6ème personnage, il rentre dans notre famille et ne veut donc pas révéler le fameux secret. En tout cas, ce qui n’en n’est plus un, c’est que les milliers de spectateurs qui ont vu la pièce ne vont pas être déçus par le film !