Au MUba, les frontières s'effondrent

Un voyage qui commence par une rencontre privilégiée avec l'œuvre gravée de l'artiste Markus Raetz. Près de 200 pièces sont exposées pour cette rétrospective qui mêle au dessin la gravure et la sculpture. Chapitre après chapitre, le spectateur tourne autour des œuvres pour mieux les appréhender. Elles évoquent nos souvenirs et font parler notre imaginaire. Le dessin nourrit le travail de Raetz depuis 1963. A travers ses petits carnets, on découvre des croquis, esquisses, notes et réflexions pour accompagner ce parcours inédit, à la fois sublime et subjuguant.

La visite continue dans les salles du cabinet d'arts graphiques. La fille de Iannis Xenakis, Mâkhi, propose d'interroger le dessin, expression de l'imagination et de la pensée, pour questionner l'origine des œuvres de son père. Selon elle, cette exposition est une véritable « enquête dans sa mémoire et son travail ». Si les scientifiques et les musicologues présentaient Iannis Xenakis de façon trop sérieuse, ce témoignage éclaire d'un jour nouveau celui pour qui les mathématiques étaient un outil, un jeu mais aussi un intermédiaire entre architecture et musique.
Pour son exposition permanente/ temporaire, le MUba confronte les époques et les formes de l'art pour révéler la complémentarité des domaines artistiques. L'installation visuelle et sonore Écho d'un voyage nocturne a été réalisée dans le cadre de la Balade des noyés, roman-dialogué découpé pour le théâtre par Eva Vallejo et Bruno Soulier. La mise en scène s'adapte à la temporalité du réel, renversant la position du spectateur qui déambule dans le musée, s'approche de la voiture et se penche pour écouter la conversation des passagers.