Passée à la moulinette Masilo, l'oeuvre inspiratrice de Georges Bizet se fait militante. L'homophobie, le racisme, le sexisme, la violence des passions et des haines de l'homme - contenues en germe dans l'oeuvre originale – sont exacerbées par la franchise et la totale liberté du travail de la jeune chorégraphe, suspendu entre les canons classiques de la danse et sa culture personnelle, aux racines africaines, baignée de militantisme. On se souvient des danseurs en tutu du Lac des Cygnes et de l'énergie brute du martélement de leurs pieds nus sur la scène du tnba. Il est à parier que le flamenco choisi pour incarner la fougue de Carmen sera aussi renversant que renversé.