Cloclo

De sa naissance en Egypte jusqu'à sa mort un après-midi de mars 1978, le parcours de Claude François, passé du statut de jeune musicien inconnu à celui de star adulée en quelques années. Entre paillettes et zones d'ombre, un parcours dans la vie du chanteur entre moments de grâce et fêlures intimes.

Si le choix de Jérémie Rénier pour incarner l'artiste relève de l'évidence tant le comédien se fait le 'cloclone' de son personnage, l'arrivée de Florent-Emilio Siri plus habitué aux films musclés (Nid de guêpes, Otage, L'ennemi intime) pouvait avoir de quoi surprendre. Etonnament, le réalisateur trouve ses marques dans le film, instillant au récit un dynamisme et un éclat bienvenu, non sans se garder quelques plans plus sophistiqués sous le coude. Pas ici de reconstitution chronologique appliquée, le réalisateur et le scénariste Julien Rappeneau passent d'une scène à l'autre glissant parfois sur plusieurs années en quelques secondes pour mieux s'attarder sur une journée précise. Si l'ensemble compose un portrait contrasté, le film traîne parfois inutilement en longueur. Face au côté public du personnage (et aux reconstitions minutieuses des shows qu'il donnait), l'image plus noire d'un homme à femmes, perfectionniste, obsédé par l'idée de plaire et d'une jalousie maladive n'est qu'évoquée sans vraiment être explorée ou exploitée par le film. Soigneuse, la reconstitution montre l'ascension fulgurante d'un type « trop petit avec les jambes arquées et une voix de canard » mais qui savait aussi se tenir au courant des modes musicales et intégrer les nouveautés dans ses œuvres. Le portrait éclaire indéniablement le personnage sans parvenir à échapper à une certaine fascination pour son sujet. Les amateurs s'y retrouveront en découvrant un homme, comme souvent, plus complexe qu'il n'y paraît, pour les autres, c'est moins sûr.