Sortir : D’abord, Chinese man, c’est quoi ? C’est qui ?
Ze Mathéo :
Au départ, Chinese man c’est trois amis : High Ku, Sly et moi-même. En 2004, on s’est mis à faire de la musique ensemble avec un envie : presser un vinyle. Autour de ça il y avait nos passions : le hip-hop des productions des années 90. Moi je mixais, High Ku sortait d’un projet hip-hop/rap sur Lyon et Sly faisait de la musique sur ordinateur. Pour faire le vinyle, on a créée le label, avant même de fonder le groupe. Très vite, on s’est mis à produire un peu plus, toujours sur vinyle… Et vu l'évolution, on s’est ensuite mis au CD. Le projet s’est finalement développé selon les envies. « Chinese man », au départ, c’est le nom de notre premier morceau. Aujourd’hui, c’est Chinese man Records, avec plusieurs projets, et toujours l’indépendance qui prime. On est hyper fiers depuis dix ans de mener notre projet de cette façon là !

Sortir : Votre univers fait venir au hip-hop des personnes qui n’y sont a priori pas très sensibles… Comment vous analysez ça ?
Ze Mathéo
: Notre processus de création est assez lié aux années 90 : le hip-hop, quand les producteurs samplaient. On utilise le sample comme point de départ. Tous les trois, nous sommes liés par des styles qui nous unissent… mais pas seulement, nous avons aussi nos disparités. Donc on peut entendre de la musique brésilienne, africaine, chinoise… C’est ça qui définit le morceau qu’on va ensuite composer. D’où cette multiplicité, et la difficulté à classer notre style. Le terme qu’on aime bien utiliser, c’est de la bass music. Après… Sur itunes, Chinese man est classé en électro, mais le processus de création nous rapproche plus du hip-hop.
 

Sortir : Quelles sont les règles du jeu pour utiliser des samples ? Vous vous laissez toute latitude dans la création, quitte à être frustré ensuite, ou vous gardez à l’esprit les impératifs juridiques ?
Ze Mathéo  : 
C’est un peu tout ça ! On cherche vraiment à dépoussiérer des vieux vinyles, à récupérer des sons un peu partout. On se fait aider par des magasins de vinyles qu’on connait bien, on récupère les disques de la tante de Sly… Aujourd’hui, on a pris un peu le coup. On évite d’aller taper dans des samples déjà très connus, et très grillés… On se dirige vers des choses plus obscures et on essaie toujours, en parallèle de nos créations, de clearer le sample, c'est-à-dire de demander aux éditeur, aux ayant-droits, aux auteurs… l’autorisation d’exploiter leur morceau.


Sortir : La tournée des dix ans, elle a quoi de spécial ?

Ze Mathéo : On a fait beaucoup de Zénith sur cette tournée, alors qu’on n’a pas trop l’habitude de

tourner dans ce genre de lieu. On fait plutôt des salles plus petites, des festivals… Un Zénith, c’est logistiquement et financièrement plus lourd. On célèbre nos 10 ans avec Deluxe, sur 14 dates, dont 9 Zénith. On ne le fera qu’une fois ! Il y a un concert de Deluxe, un concert de Chinese man et un bout de concert avec une relecture, une réorchestration… En tout, on sera 16 sur scène : 8 pour les Chinese man, 6 chez Deluxe + 2 invités… ça fait du monde !


Pourquoi avoir choisi Deluxe pour vous accompagner sur cette tournée ?
Ze Mathéo
: On travaille avec le projet Deluxe depuis trois ans et un EP. Ce projet a tellement bien marché qu’ils ont pu tourner, faire un peu plus leurs preuves… avec à la clé la production d’un album. Ça a fini par être une évidence de les avoir avec nous sur la tournée des 10 ans. Il y aura de nombreuses surprises pour un joli spectacle éphémère !