Musicalement, La Condition Publique semble retrouver des ambitions à la hauteur de la démesure du lieu. En accueillant ce nouveau projet co-produit par un team de jeunes gens chics et déterminés, La Condition remplit son rôle d'incubateur et voit les choses en grand. Une vraie soirée comme en discothèque, jusqu'au bout de la nuit, avec espace VIP, tables réservables, coupettes et fooding, ambiances musicales diverses...mais sur près de 10000 m2 et avec plusieurs scènes où se succéderont une grosse dizaine d'artistes, tous issus d'une scène hexagonale bien décidée à ne pas tourner en rond.

En programmant Feder, Club Cheval, Synapson, Faul & Wad Ad, Tez Cadey, Joris Delacroix, Para One, Zimmer, Le Marquis, GuitK, FDVM... l'Opex célèbre la new-wave de la French Touch. Une scène plus diversifiée que celle des ancêtres, partageant un plaisir malin à mixer et brouiller les codes house, techno, EDM, R&B, pop, variété... sans rougir de chercher à atteindre le graal du titre tubesque, quitte à passer en force. Le groove de l'air du temps plus que les échos du futur. Une soirée hédoniste s'amusant d'une certaine superficialité, pour un pari organisationnel osé en passe d'être remporté. Accrocheur plus que racoleur, l'artistique et le buzz de la nouveauté semblent déjà avoir séduit un bon nombre de spectateurs au vu de la communication autour des préventes. Une entreprise revêtant un caractère générationnel et qui après les « historiques » du NAME semble promise à écrire une nouvelle page de l'électro en région. L'Opex y est presque et la Condition reprend des couleurs. Roubaix vaut bien une fête et le dancefloor un détour.