Pirates des Caraïbes rempile donc pour une quatrième aventure. On pensait la saga arrivée à son terme quand les deux tourtereaux de l'équipée d'origine (Orlando Bloom et Keira Knightley) avaient déposé sabres et drapeau noir pour fonder une famille. Qu'à cela ne tienne Jack Sparrow est toujours là, lui. Sans surprise, il a une fois de plus maille à partir avec la couronne britannique qui finit par le mandater pour retrouver la fontaine de jouvence, source de jeunesse et d'immortalité. En usant d'un subterfuge, le revoilà libre, en fuite et en moins de temps qu'il ne le faut pour le dire, et à nouveau en fâcheuse posture.

Le film s'ouvre sur un premier tiers musclé et cocasse qui a pourtant du mal à progresser. Et ce, malgré l'arrivée de nouveaux personnages (Pénélope Cruz en flibustière un peu roublarde et Ian McShane) censés apporter un peu de ce sang frais qui commençait franchement à manquer dès le deuxième épisode. Les nouveaux venus ne se détachent guère de l'ombre de Sparrow et c'est tout juste si la complexité du personnage de Barbe-Noire est effleurée. Exception faite du capitaine Barbossa, le challenger sur le retour, désormais au service de la couronne et qui n'a pas tout à fait oublié ses rêves passés. Et si Will Turner, jeune premier de la première trilogie pouvait exaspérer par sa candeur, que dire de l'amourette d'un jeune pasteur et d'une charmante sirène ?  A la barre, Rob Marshall, qui a pris la suite de Gore Verbinsky après trois films au service de la franchise, suit à l'envi le sillon tracé par son prédécesseur : Johnny Depp cabotine à souhait, mais cette fontaine de jouvence tient d'avantage du blockbuster qui offre largement son quota de scènes de bravoures dans des décors variés et luxuriants, ce qui manquait peut-être au troisième épisode.