CAVALLERIA RUSTICANA et Pagliacci
Cav-Pag, c’est ainsi que les amateurs d’opéra ont pris l’habitude de désigner les deux ouvrages jumeaux emblématiques du vérisme, depuis que le Metropolitan Opera de New York a pris l’initiative de les faire représenter ensemble un soir de 1895, parce que, chacun d’eux, était trop court pour remplir à lui seul une soirée. Ce rapprochement dont il n’y a pas d’autre exemple, est devenu presque systématique bien qu’il ne résulte d’aucune stratégie concertée de la part des deux compositeurs, Mascagni et Leoncavallo. Pourtant, au-delà des contingences liées à une représentation, presque tout semblait destiner « Cav-Pag » à devenir les deux frères inséparables du répertoire lyrique. Composés à deux ans d’intervalle, ces deux drames de la jalousie présentent d’évidentes similitudes de construction et de style. Ils ont pour cadre le Mezzogiorno, terre de paysans rudes et intransigeants sur l’honneur. Et ils sont surtout le fer de lance d’une tentative de renouveau du genre lyrique, le « vérisme musical » qui puise son origine dans la littérature italienne de la fin du 19e siècle.
Publié le 07/10/2021