Compositrices romantiques
Pour la société du XIXe siècle, il n’est tout simplement pas concevable qu’une femme puisse exercer une activité créatrice telle que la composition et en faire sa carrière. Fanny Mendelssohn, sœur de Felix, et Clara Schumann, épouse de Robert, étaient avant tout de brillantes pianistes. La première ne se décide que vers la fin de sa (courte) vie de braver les interdits familiaux et de publier ses œuvres. La deuxième a embrassé une véritable carrière de pianiste internationale, lui valant une reconnaissance unanime ; elle a composé une quarantaine d’œuvres, principalement pour le piano, mais s’interdira elle-même de poursuivre ses aspirations créatrices. Louise Farrenc fait davantage figure d’exception et de pionnière. C’est l’une des rares compositrices reconnues par ses pairs : Berlioz loue ses talents d’orchestration, Schumann ne tarit pas d’éloges sur sa musique pour piano, Fétis dans sa Biographie Universelle des Musiciens acclame « ses compositions qui témoignent d’une force et d’une richesse d’imagination ». Également professeur au Conservatoire de Paris, elle réussit même à obtenir gain de cause pour être rémunérée autant que ses collègues masculins !
On ne peut que se réjouir de redécouvrir ces compositrices et ces pages de musique de chambre sous les doigts de musiciens aussi talentueux.
Publié le 03/06/2022