De Rameau à Ravel
Berlioz connaissait le Traité d’harmonie de Rameau et quelques-unes de ses œuvres, parfois entendues en concert mais ce n’est pas le cas de Daphnis et Églé, pastorale de 1753 composée pour le divertissement du roi Louis XV et demeurée inédite jusque très récemment.
La cantate Cléopâtre est la troisième tentative (et un nouvel échec) de Berlioz au Prix de Rome en 1829, sur un sujet qui ne pouvait qu’inspirer le compositeur : « La reine d’Égypte se faisait mordre par l’aspic, et mourait dans les convulsions. Avant de consommer son suicide, elle adressait aux ombres des Pharaons une invocation pleine d’une religieuse terreur ». Invitée pour la première fois au Festival Berlioz, c’est l’immense diva Joyce DiDonato qui incarnera la reine d’Egypte.
Daphnis et Chloé est une commande de Diaghilev à Ravel, inspirée du roman grec de Longus datant du IIe ou IIIe siècle et racontant l’éveil à l’amour des deux héros, simples chevrier et bergère. « Mon intention en l’écrivant était de composer une vaste fresque musicale » écrit Ravel, « moins soucieuse d’archaïsme que de fidélité à la Grèce de mes rêves, qui s’apparente assez volontiers à celle qu’ont imaginée et dépeinte les artistes français de la fin du XVIIIe siècle ».
Publié le 03/06/2022