Le Voyage d’Hiver

Grand admirateur du Roi des Aulnes et de la Grande symphonie en ut, Berlioz ne cachait pas son admiration pour Schubert : « [le] musicien viennois, mort fort jeune, a laissé cependant plus de beaux ouvrages qu’il n’en faudrait pour l’immortalité de trois compositeurs ».

Composé un an avant sa mort, le cycle Winterreise (Le Voyage d’hiver) de Schubert est une œuvre sombre, infiniment belle et triste, reflet de l’état d’esprit du compositeur qui se sait condamné par la maladie. La destination de ce voyage est inéluctable et Schubert le sait : c’est la mort, la solitude. Le Voyage d’hiver est composé en 1827 sur des poèmes de Wilhelm Müller, comme son cycle La Belle meunière quelques années auparavant. Les vingt-quatre lieder du Voyage d’hiver racontent les errances du narrateur, brisé par un amour non partagé, se sentant étranger partout où il va et ne sachant où aller.

Ce voyage sans retour sera servi par deux magnifiques musiciens et éminents spécialistes de Schubert. Philippe Cassard qui a enregistré une dizaine d’opus dédiés au compositeur partage sa vision personnelle de l’œuvre du compositeur dans l’essai Franz Schubert, paru chez Actes Sud. Les poèmes de Müller seront portés par le jeune baryton allemand Samuel Hasselhorn, lauréat du Prix Reine Elisabeth mais aussi du Concours International Schubert et récemment de l’Association Franz Schubert de Barcelone. Son deuxième opus discographique sorti cette année chez Harmonia Mundi est consacré aux lieder de Schubert.