Mme Klein

Madame Klein tente de surmonter la dépression et l’immense culpabilité qui la gagnent, et la rendent un instant vulnérable. Une veillée improvisée réunit la mère et les deux jeunes femmes, et plus la nuit avance, plus se dévoile la violence sans merci qui oppose la mère et la fille. Dans cet appartement londonien des années 30, apparaissent bientôt les figures archaïques de Médée et d’Électre ; mais surtout, la complicité singulière qui rassemble ces trois femmes fait penser aux trois Parques qui tisseraient aveuglément le linceul des hommes. Avec une distance toute britannique, qui n’exclut pas le rire au cœur de ces affrontements, l’auteur cerne et compose, à la façon d’une sonate, le trio féminin dominé par la voix redoutable de la mère.
« Parfait exemple de ce que le théâtre anglo-saxon peut fournir de plus abouti. Dialogues coupants, mots en suspens, perfidies savantes et jeux de mots familiers (on découpe un “sale ami”). Voilà du théâtre infiniment civilisé dans sa cruauté même. »
Jean-Pierre Léonardini, L’Humanité
Publié le 13/11/2018