Depuis mars 2020, tout ou presque s’est arrêté, figé, fermé : les expressions, les liens, les gestes spontanés. Contre cette stupeur et cette insidieuse paralysie qui rongent peu à peu jusqu’au cœur de nos existences, Pazaz lance un cri ! Un cri spontané qui invite au mouvement, à la joie et à la rencontre improvisée dans l’espace public. Un cri chorégraphique qui oppose à la distanciation sociale un retour joyeux à la proximité avec le public, et cherche des alternatives possibles à la fermeture des salles de spectacle.
Se réappropriant l’esprit frondeur des années 1970, les quatre danseurs de Yuval Pick se produisent dans des lieux non dédiés à la danse tels qu’une esplanade, une cour de bâtiment public, un parc… Et improvisent des solos, duos, trios qui explorent la configuration particulière d’un lieu, se rapprochant le plus possible du public.
On retrouve là les préoccupations chères à Yuval Pick : une pulsation chorégraphique entre proximité et éloignement, entre intimité et altérité ou extériorité. Un cœur qui bat, un chœur qui bat, et une phrase performative qui s’écrit entre quatre danseurs, le public et l’espace où ils se trouvent.
Jean-Emmanuel Denave