Symphonie du Nouveau Monde
Les Escales de Jacques Ibert, détaillées dans les titres des mouvements de la suite symphonique, invitent à parcourir la Méditerranée depuis Rome jusqu’à Valencia en Espagne, en passant par la Sicile et la Tunisie. La musique est pittoresque et se teinte tour à tour d’accents orientalisants ou hispanisants suivant les étapes du voyage, sans renier l’héritage d’une esthétique française dans la lignée de Saint-Saëns et Ravel.
L’idée lui a bien sûr traversé l’esprit et les invitations ne manquaient pas, pourtant Berlioz n’a jamais franchi l’Atlantique, contrairement à Dvořák qui s’y installe en 1892 pour prendre le poste de directeur du Conservatoire de New York. Première œuvre qu’il compose sur le sol américain, mais aussi dernière de ses symphonies, la célébrissime Symphonie du Nouveau Monde rencontre encore aujourd’hui le même succès qu’à sa création. Malgré ses inspirations subtiles indienne et irlandaise et la tentation à l’époque d’en faire la base d’une musique nationale américaine, elle reste d’essence profondément slave.
Entre deux continents, la voix riche et puissante de la mezzo-soprano Aude Extrémo, rompue au répertoire français, fera redécouvrir le monde de Charlotte Sohy, amie d’enfance de Nadia Boulanger et formée à la Schola Cantorum auprès de Vincent d’Indy, à travers plusieurs de ses mélodies.
Publié le 03/06/2022