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classique

W.Forsythe / M.Ek / A.T. De Keersmaeker

W.Forsythe / M.Ek / A.T. De Keersmaeker (2021)
Trois grandes pointures de la danse sont conviées le temps de cette soirée de rentrée à la Maison de la Danse, à la conquête de la puissance évocatrice des liens entre la danse et le son. Avec une promesse : celle de nous faire écouter la danse et voir la musique.

N.N.N.N., orchestre sans instruments 
Touche-à-tout de génie, William Forsythe n'aime rien tant que confronter la danse néoclassique aux expérimentations – et aux nouveaux médias comme partie intégrante de l'œuvre chorégraphique. Tout en mobilité et en souplesse, son langage se nourrit des impulsions et résonnances propres au corps. Son quatuor N.N.N.N. est un orchestre de chambre sans instruments dont le son provient des danseurs : impacts doux, claques, râles. Au fil de la pièce, les danseurs s'accordent comme les rouages d’une mécanique bien orchestrée mais huilée de touches clownesques. 

Solo for Two, la solitude d'être deux 
Créée à l'origine pour l'écran sous le nom de Smoke, Solo for Two est la version scénique de ce solo à deux. Dans un intérieur bleu poudré épuré, Mats Ek organise la vie d'un couple, entre difficulté d'être à deux et désir de solitude. Sur trois compositions mélancoliques du maître estonien Arvo Pärt, on y retrouve le style caractéristique du chorégraphe suédois : pieds flex, dos courbés et profonds pliés détournant l'académisme. Un duo passionné et passionnant, subtilement érotique, espiègle et complice. 

Die Grosse Fuge, écouter la danse et voir la musique 
C'est une résonance intime avec La Grande Fugue op.133 de Beethoven que propose Anne Teresa de Keersmaeker dans cette Grosse Fuge entrée au répertoire du Ballet de Lyon en 2006. Une quinzaine de minutes de notes tantôt graciles, tantôt impétueuses, pour un quatuor à cordes libre et recherché. La chorégraphe y transpose les contre-points en une série de phrases gestuelles répétée en écho par six danseurs et deux danseuses en pantalons de smoking et chemises fluides. Une œuvre volontairement dénuée d'esthétisme qui célèbre la liberté des corps et assume la masculinité de son vocabulaire. Et témoigne du dépouillement à l'œuvre chez la chorégraphe, passée maître dans l'art d'écouter la danse et voir la musique.

Publié le 08/07/2021


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