CHORÉGRAPHE CHEF D’ORCHESTRE AUX SUBSISTANCES

Pour celui qui n’a pas beaucoup de culture musicale, les gestes des chefs d’orchestre sont le plus souvent incompréhensibles. Il y a encore quelques mois, Xavier Le Roy faisait partie de cette catégorie. « Je regardais un documentaire sur une expérience éducative de l’Orchestre philarmonique de Berlin autour du Sacre du printemps, se souvient-il. Et plus je regardais Sir Simon Rattle, le chef d’orchestre, moins je comprenais ses gestes. »
Dans la tête du chorégraphe, pas question cependant de s’arrêter à cette incompréhension. Alors qu’il travaillait déjà sur la recherche de la fonction du geste des musiciens, il décide de créer une pièce. « En utilisant la base des gestes comme une chorégraphie, continue-t-il. Et en fait, je deviens le chef d’orchestre qui exécute ses mouvements face au public qui lui représente les musiciens. »

Pour arriver à décrypter et comprendre les gestes de l’homme « à la baguette », il aura tout de même fallu au danseur près d’un an de cours, jusqu’à se rendre compte que même « si tous les gestes ont un lien, ils ne sont pas toujours là pour annoncer. » Et c’est lors du festival des Intranquilles, aux Subsistances, que Xavier Le Roy présentera pour la première fois Le sacre du printemps. Sans trac, plutôt « avec une impatience » de découvrir la réaction du public face à un chorégraphe chef d’orchestre.