Sortir Grand Lyon : Comment avez-vous décidé de créer ce festival?

Bastien Thibaudier : Je me suis occupé pendant plusieurs années de Silhouette, un festival aux Buttes-Chaumont à Paris avec des ateliers, des concerts et des courts-métrages. Quand je suis revenu sur Lyon, je voulais produire un événement toujours en lien avec le cinéma. Mais je me suis rendu compte que l'offre existait déjà dans la région. Il me fallait alors une idée originale.


Sortir Grand Lyon : C'est ainsi qu'est né Cinéfil...


B. Thibaudier : Oui, en me baladant sur les berges du Rhône. On s'est dit : “achetons une péniche pour proposer un festival au fil de l'eau”. Puis, en fait, nous avons rencontré l'équipe de la péniche Le Loupika (amarrée sur les quais de Saône à Lyon) qui a trouvé le projet sympa. Finalement, eux n'avaient pas de programmation pour l'été, nous pas de bateau, on a réussi à s'entendre.

Sortir Grand Lyon : Alors, concrètement, qu'est-ce que le Festival Cinéfil?


B. Thibaudier : Nous voulons rassembler les gens autour d'une péniche qui remonte le Rhône à 5 km/h. Nous partons de Valence le mercredi 18 juillet pour, en huit étapes, arriver jusqu'à Lyon les 8 et 9 août (dans la capitale des Gaules, c'est la Saône qui accueille Cinéfil, Ndlr). Les soirs d'étape sont divisés en deux parties :  un concert à 20h30,  la projection de courts-métrages à 22h.

Sortir Grand Lyon : Comment est définie la programmation, que ce soit au niveau musique ou au niveau cinéma?

B. Thibaudier : Pour les groupes, nous avons essentiellement sélectionné des formations régionales avec comme but du jeu de faire quelque chose de très varié. Vous retrouverez ainsi Philémon, King Kong Vahiné, Antonéon ou les Tit'Nassels.  Quant aux projections, ce sont deux programmes de courts-métrages, axés sur la production française et francophone, entre tendances actuelles et parfois films plus anciens. L'écran est déployé sur le bateau tandis que tout le monde est sur la terre ferme.


Sortir Grand Lyon : Combien de temps durent ces projections ?

B.Thibaudier : Environ une heure trente pour huit films qui représentent ce qui se fait en fiction, documentaire, expérimental et animation. Ça nous permet de montrer que le court métrage n'est pas un truc d'intello destiné à passer seulement à partir de 23h sur Arte. Le court-métrage n'est pas considéré comme un art à part entière. Combien de trentenaires ont déjà vu un court-métrage au cinéma ?


Sortir Grand Lyon : Le stress monte-t-il à l'approche des premières séances?

B.Thibaudier : Oui, bien sûr. A Paris, je l'étais aussi, mais là, je me demande si ça va marcher, même dans les communes de moindre importance, peut-être à cette époque-ci plus habituées à voir des joutes sur l'eau ou les guinguettes en bordure de fleuve. Il y a quand même l'effet touriste qui devrait nous aider aussi.