Rappelons que le Grame, créé à Lyon en 1982, est l'un des 7 centres nationaux de création musicale en France. Chacune de ses saisons recèle son temps fort : alternativement la Biennale Musiques en Scène ou les Journées GRAME. En 2009, c'est au tour de ces "journées", où se mêlent musique contemporaine, musique ancienne et nouvelles technologies, avec pour objectif de restituer les créations singulières nées durant les dernières résidences dans ses studios. Si elle se déroule dans plusieurs site de Lyon et son agglomération (Centre Théo Argence de Saint-Priest, Opéra de Lyon, Université Lumière Lyon 2), cette manifestation a néanmoins pour pierre angulaire le Musée des Moulages.
Un musée aux pieds d'argiles
Il faut remonter en l'an 1890 pour trouver l'origine de ce projet. Suite à un séjour à Athènes, le dénommé Maurice Holleaux, alors professeur d’histoire ancienne, décide de réunir une collection de moulages de sculptures grecques. Le but est de favoriser l’enseignementet la recherche dans ce domaine. Car comme il est impossible de juxtaposer les oeuvres originales, et que l'utilisation de photographies ne permet pas de bien visualiser les volumes, la comparaison stylistique des sculptures exige une autre solution. C'est le moulage de statues antiques ! Et ce rassemblement de copies en 3 dimensions porte un nom : une gypsothèque.
Nom qui provient du grec gypsos, le gypse étant, outre un sulfate de calcium (dont la formule chimique est bien-sûr SO4Ca 2(H20)), le minerai de base pour réaliser du plâtre... matière dont sont faits les moulages !
Le premier lieu de conservation de ces sculptures de plâtre naîtra finalement en 1899, dans les locaux du campus Berges du Rhône de l'Université Lyon 2. Ses sollections s'enrichiront régulièrement, avant une progressive désafffection à partir de la 2ème guerre mondiale : purgatoire dans les caves de l'université, saccages lors de la révolte étudiante de 1968, dégradations lors des déménagements successifs... Il faut attendre 1998 pour que le statut des statues s'améliore enfin avec leur emménagement au 3 rue Rachais, dans les anciens locaux d'un atelier de confection. Après de telles péripéties, elles méritaient bien d'écouter gratuitement une musique sortie bien loin des moules commerciaux !