« "Il n’y a pas deux festivals comme Quais du polar en France !"

Pour la quatrième année consécutive, Lyon se transforme en capitale du polar. Son festival, Quais du Polar, s’impose dans le genre. C’est du 28 au 30 mars au Palais Bondy et dans toute la ville.

Sortir Lyon Rhône-Alpes : Pouvez-vous nous rappeler l’origine de Quais du Polar ?
Pierre Lansac, président de l’associatin Quais du Polar : L’histoire de Quais du Polar, ce sont cinq ou six personnes réunies autour de l’inauguration d’une plaque à la mémoire de Frédéric Dard. C’était à la Croix-Rousse il y a quelques années. On s’est dit : pourquoi pas créer un événement à Lyon,  ville où il y a l’École nationale de police, le Musée de la médecine légale, Interpol, etc. Mais pas un festival de plus. Quelque chose de beaucoup plus original. D’où la naissance de Quais du polar, un festival qui couvre toutes les cultures polars : romans, nouvelles, cinéma, musique. Il n’y a pas deux festivals comme Quais du polar en France !

Sortir Lyon Rhône-Alpes : Le concept a tout de suite séduit...
Pierre Lansac : Il faut dire que l’on a démarré fort ! La première année, nous nous sommes débrouillés pour inviter Harlan Coben, auteur à succès. Cela n’a pas été une partie de plaisir : il habite sur la Côte Ouest des États-Unis et ne se déplace qu’en première classe. On ne pouvait pas lui payer le voyage. Mais on a réussi à s’entendre avec Virgin, qui le voulait en dédicace à Paris, et il est donc venu à Lyon. La machine était lancée.

Sortir Lyon Rhône-Alpes : Pas d’Harlan Coben pour cette quatrième édition, mais de nombreux auteurs. S’il vous fallait en retenir quelques-uns ?
Pierre Lansac : Nous avons une soixantaine d’auteurs invités qui représentent une dizaine de nationalités : France, États-Unis, Angleterre, Espagne, Italie, Norvège... Israël aussi sans polémique (référence à celle du Salon du livre de Paris). Un de mes préférés, c’est l’Américain Pelecanos. Il y aussi Somoza, Cayre, Daeninckx, Dessaint, les frères Papet, Marcus Malte, Pécherot, etc.

Sortir Lyon Rhône-Alpes : L’originalité de Quais du Polar, ce sont donc aussi les autres cultures que le roman. Il y a une grande enquête proposée au cœur de la ville. Pouvez-vous nous en dire plus ?
Pierre Lansac : Elle marche très fort d’ailleurs ! Nous avons ce jour (mardi 11 mars, date de l’entretien) déjà près de 1 200 inscrits, dont 500 scolaires à qui nous réservons une journée spéciale le vendredi. Les participants à l’enquête doivent résoudre un mystère : celui des statues volées du Musée des Beaux-Arts. Pourquoi ? Qui ? Pendant l’enquête, ils découvrent des histoires vraies et parfois méconnues de Lyon.

GOÛTS DE LANSAC

En tant que président de Quais du Polar, Pierre Lansac est évidemment un amateur du genre. Quelques pistes sur ses goûts.

Son auteur de polar préféré : « Mankell. Il parle vraiment bien de son pays, la Suède. De ce climat nordique. J’ai aussi beaucoup d’admiration pour Pécherot.

Sa collection préférée : « Aucune. Je pioche un peu partout. »

Les trois derniers romans lus : « Le fameux Millenium de Stieg Larsson. Juste le Tome 1. Franchement, je n’ai pas accroché du tout. Je trouve ce roman très lourd. Garden Of Love de Marcus Malte. Et une trilogie de Ian Levinson. Il dépeint à merveille la précarité. »

Le polar au cinéma : « Les vieux polars en général. Mais aussi Seven et Mystic River. Ce dernier, adapté de l’oeuvre de Denis Lehane, est vraiment fort. »

Le polar à la télé : « PJ sur France 2. C’est très bien fait, très humain, sans super héros. C’est moins polar, mais Avocats et Associés (sur la même chaîne) me plaît aussi beaucoup. »

Le polar en Rhône-Alpes : « Nous n’en présentons pas beaucoup, c’est d’ailleurs une piste à explorer. J’aime beaucoup François Boulay, qui a d’ailleurs été primé au dernier festival. »