« Il sert à quoi ce fil ? »

Sur le plateau de la Croix-Rousse, Soierie Vivante propose des visites guidées de son atelier ainsi que des activités pour adultes et enfants. Sortir Lyon Rhône-Alpes a suivi une partie de l’après-midi des 7-12 ans.

Dans l’appartement du 21, rue Richan, on se serre un peu les coudes. D’un côté, devant le métier de passementerie, un groupe d’enfants. De l’autre, face au métier à bras, les adultes. On se glisse avec les plus jeunes. Les têtes de la petite dizaine d’enfants sont tendues vers le haut. Pour regarder le métier Jacquard, indiqué par la guide, Hélène Carleschi. Retour à hauteur d’yeux. On repère le fil de trame. Et le cafard. Derrière, un bruit assourdissant s’élève. « On va faire plus de bruit que la collègue, s’exclame la guide. Mais il ne faut pas avoir peur. » Les enfants sourient, visiblement pas très effrayés par l’imposant métier.

« AU XIXÈme SIÈCLE, LES ENFANTS TRAVAILLAIENT DESSUS »

Après la démonstration, la question piège, mais de la part d’un des jeunes participants : « Il sert à quoi ce fil ? » « Bonne question, je ne sais pas ! », répond la guide. On change de métier. Le groupe est toute ouïe pour Hélène Carleschi qui n’hésite pas à jouer sur l’interactivité. On s’approche, on touche, mais pas trop. « Combien de fils alors sur ce métier ? » « 5 000 ? » « Moins » « 4 000 ? » « Moins »... La machine se met de nouveau en route. Ébahis, les enfants regardent les différentes parties s’animer. « Vous vous imaginez travailler sur ces métiers, demande la démonstratrice du jour. « Non, non » énergiques. « Au XIXème siècle, les enfants travaillaient dessus. »
Direction ensuite une autre pièce de l’appartement. Là, des métiers à tisser miniatures attendent les enfants. Ils s’installent. Très sages. « Bon, vous allez choisir votre couleur de fil ? » Ils s’exécutent. Et commencent avec l’aide des animatrices présentes à enrouler leurs fils. Margot, une des enfants habituée, est invitée également à aider ses voisines. « Tu vois, là, tu fais comme ça », dit-elle parfaitement concentrée sans lâcher son propre fil. Puis, les enfants se mettent à travailler. En silence. Objectif de l’après-midi : fabriquer un petit objet (ballon, sac) qu’ils pourront ramener chez eux.

Un patrimoine pour tous

Présentation de l’association Soierie Vivante et des activités qu’elle propose.

Une association de sauvegarde du patrimoine
Créée en 1993, Soierie Vivante est une association de sauvegarde du patrimoine et des métiers de la soierie. L’Atelier de passementerie se trouve dans les anciens ateliers de Madame Létourneau, qu’elle a cédés à la ville dans les années 80. Ce n’est pas un atelier traditionnel (avec la mezzanine) comme on pourrait s’y attendre : comme la propriétaire travaillait sur des tissus aux fils d’or et d’argent, il fallait séparer la partie professionnelle de la partie privée afin de ne pas oxyder les fils.

Les enfants pour un tissage ludique
Deux activités sont proposées aux enfants selon leur tranche d’âge. Il y a d’abord les 7-12 ans (lire ci-dessus) les premiers mercredis (14h-17h) et troisièmes samedis du mois (9h-12h). Pour 16 e, l’activité se décline en trois temps : une visite, l’atelier à tisser et le goûter. Les plus jeunes (4-6 ans) sont eux invités le premier samedi du mois dès 10h. Pour 2,2 e, ils ont le droit à une histoire, une technique simple de tissage, le toucher des matières...

Les adultes également bienvenus
Du mardi au samedi à 14h et 16h (4/3 euros), les adultes ont la possibilité de découvrir l’atelier. Ils se font ainsi expliquer le fonctionnement des divers types de métiers, celui de passementerie et celui à bras. Des séances de tissage (90 e la journée) sont également proposées. Avec d’abord une session théorique (sur les matières, les fils, les fibres, la fabrication des étoffes...) et ensuite, pour les courageux, des exercices pratiques. Enfin, pour ceux qui ont envie d’en découvrir encore plus, un circuit Soierie Vivante est proposé le samedi à 14h et 16h (6/4 e). Il comporte trois étapes : la visite guidée de l’Atelier municipal de passementerie, un parcours commenté dans le quartier de la Croix-Rousse et une visite guidée d’un atelier de tissage mécanique.