l'envers des autres.jpgL'Envers des autres (Actes Sud, 23€), roman sensible et terrible, se découpe en une originale polyphonie. On se glisse dans la peau du personnage concerné, à chaque chapitre éponyme, les différents membres d'une famille algérienne (mais aussi amis et voisins, tout se sait dans le quartier), qui semblent habiter les uns à côté des autres, sans réellement se toucher. Ils se croisent, et puis vont se percuter jusqu'à un point final irrémédiable. Au cœur d'Alger, la vie s'écoule avec difficulté pour cette famille pétrie de désillusions, en huis clos dans l'appartement. Adel a perdu le sommeil, asphyxié par un secret. Sarah, l'aînée doit être forte, revenue chez La Mère (veuve et peut-être la plus désenchantée!), avec sa fille et son mari devenu fou. La petite dernière, Yasmine, trop jolie, trop libre, ne sait comment aider ses proches. Un autre portrait se dessine, celui d'Alger aujourd'hui, où résonnent des rêves brisés. Et puis la solitude de l'Humanité.