Sortir Grand Lyon : Pouvez-vous nous faire un bref historique des Journées du patrimoine ?
Michel Kneubühler : L’opération date de 1984. A l’origine, on appelait cela la Journée portes ouvertes des monuments historiques et elle se déroulait le troisième dimanche de septembre. En 1991, l’événement est passé sur un week-end en parlant cette fois-ci de Journées du patrimoine. Puis un peu plus tard, le Conseil de l’Europe a décidé de l’étendre et aujourd’hui, ce sont quarante-huit pays – sous des formes différentes – qui y participent.

Sortir Grand Lyon : Les Journées européennes du patrimoine ont bien évolué...
M.K. : Le principe d’origine était « de faire passer sur le patrimoine le souffle de la vie ». Avec comme objectif que les Français, après les vacances où ils vont volontiers visiter des monuments, prolongent cela près de chez eux en septembre. Depuis 1984, les édifices participant à l’opération ont également évolué. Du monument historique proprement dit, on est passé à notre patrimoine en général, finalement à la demande du public. L’intérêt surtout des Journées du patrimoine est de proposer une offre spécifique, différente de ce que l’on peut voir durant l’année. Et au vu de la réponse du public, on peut dire que les Journées sont désormais « le 14 juillet du patrimoine ».

Sortir Grand Lyon : Quel est le thème retenu cette année?
M.K. : Avec près de 18 000 sites ouverts en France lors des deux jours, la manifestation est tellement diffuse qu’il fallait des thèmes, sans pour autant être exclusif. Au niveau national, ce sont Les métiers du patrimoine, des hommes et des femmes au service des biens culturels. En Rhône-Alpes, nous avons choisi une autre spécificité : Patrimoine et santé. C’est en effet une des richesses de la région qui possède de nombreux hôpitaux, sanatoriums, thermes. Et une vraie problématique : que faire de ces grands bâtiments qui pour certains sont inadaptés à l’époque actuelle ?

Sortir Grand Lyon : Comment réagissent les habitants de la région Rhône-Alpes aux Journées du patrimoine ?
M.K. : Très bien. Nous avons près de 1 800 sites ouverts dans la région pour ses journées dont près de 300 dans le Grand Lyon. Avec une estimation à près de 700 à 800 000 visiteurs sur deux jours. Ceci est dû à plusieurs facteurs : la densité des acteurs du patrimoine dans un premier temps (associations, service public) mais aussi la coopération entre tous les grands acteurs publics comme la DRAC, le Département ou le Grand Lyon. Sans oublier les nombreux bénévoles ou acteurs du patrimoine qui se mobilisent par milliers. Dans la région comme ailleurs, les Journées sont devenues comme un rituel avec ce patrimoine qui fait partie de notre héritage commun.