Sortir : Question-marronnier pour toute bonne rentrée en préparation : pouvez-vous nous dire traces4.jpgdeux mots de la saison à venir ?
Hélène Laverge-Cancel :
Une saison très dense, un panorama complet de tout ce que l'on peut faire, nous allons continuer à renforcer la pluridisciplinarité, avec, pour la première fois, environ le même nombre de titres en théâtre, que danse et musique, même si celui des représentations théâtrales reste tout de même plus élevé. Nous poursuivons également notre travail en direction de la culture européenne, avec depuis trois ans, la mise en place de projets transfrontaliers, notamment avec nos amis flamands.

Sortir : Parlez-nous de ce travail européen...
Hélène Laverge-Cancel :
Nous accueillons un troisième partenaire, après Coxyde et Bruges, le centre culturel de Roulers. Nous allons crée un événement commun, la production d'un plateau de jeunes artistes de cirque, belges et français, qui se produiront l'année prochaine. Cela passe par des résidences. Notre premier événement de la saison sera un déplacement à Roulers (14 septembre) : on emmène le public découvrir la ville, la brasserie Rodenbach, et un spectacle de rue. A Dunkerque, peu connaissent cette ville, alors qu'elle n'est qu'à 50 km d'ici. Le travail d'appropriation de ce territoire commun par les habitants reste compliqué. L'an prochain, Dunkerque l'Européenne aura pour destination, le Bénélux, en mai, avec de la dansetraces5.jpg, du théâtre, des spectacles de rue. Là, ce seront les gens de Roulers qui feront le déplacement. N'oublions pas, en mars, le festival Horizons d'Europe, avec l'année de la Turquie, l'ouverture d'un débat sur son intégration ou non, un temps artistique pour, aussi, réfléchir...

Sortir : Comment construit-on une programmation ?
Hélène Laverge-Cancel : En permettant aux gens de faire un parcours, l'amateur de musique verra diverses choses, du quatuor à du contemporain, idem pour la danse, le théâtre, on travaille aussi avec le jeune public. On a des points de repère, comme la volonté de montrer de nouvelles créations, avec des équipes associées, des esthétiques très différentes aussi. Sans oublier les points d'accroche : les différents festivals, Dunkerque l'Européenne ou Horizons d'Europe, mais aussi Corps furieux, des rendez-vous à partir desquels on met en regard des choses différentes, ça se construit au fur et à mesure.

Sortir : Et les collaborations culturelles à Dunkerque ?
Hélène Laverge-Cancel :
On a pas mal de collaborations, avec le PLUS (dont nous vous reparlerons – ndlr), ltraces6.jpges 4 écluses, des possibilités de passerelles, même si pour l'instant, nous n'avons pas de billetterie commune. On se voit très régulièrement, lors de réunions du service culturel de la ville, mais surtout de façon moins officielle, on déjeune souvent ensemble, on se croise facilement. Une politique culturelle exceptionnelle à Dunkerque ! On monte des choses de façon volontariste : le Turak Théâtre, compagnie associée, sera au LAAC avec une exposition déambulatoire animée, fabrication d'objets (19 avril au 22 juin). Pour la saison turque, on collabore avec le Studio 43, l'Atelier Culture de l'Ulco, ou encore avec les 4 écluses pour Mickey 3D (16 octobre) : ils ne pouvaient pas le faire tous seuls, et nous non plus. Des habitudes fortes. On retrouvera aussi pas mal d'équipes importantes de la région : Blanche Neige créé au Vivat (3 au 5 mars), Laurent Hatat après sa résidence au théâtre du Nord (20 au 22 avril)...

Sortir : Comment se porte la fréquentation ?
Hélène Laverge-Cancel :
On poursuit notre partenariat avec l'université du littoral, qui prend en charge une partie de l'abonnement : on compte désormais 250 abonnés, contre zéro il y a deux ans. Quand on sait qu'il y a 4 000 étudiants dont la moitié à Dunkerque, les choses vont dans le bon sens. On a aussi dépassé les chiffres d'abonnement, plus de 30 000 en 2008/2009, contre 27 000 l'année précédente. Une phase où le changement de programmation que j'ai mis en place en arrivant il y a trois ans porte ses fruits, bilan plutôt positif. On a aussi déployé un gros travail de terrain : partenariats avec les maisons de quartier, les centres sociaux, les collèges, les lycées... Ils commencent à venir chez nous, 50% du public à moins de 25 ans, un public que nous vitraces8.jpgsions en développement, un enjeu. Mais attention, nous avons construit ces nouveaux projets sur une base fertile, le travail avec maisons de quartiers, lycées, collèges existait déjà. Je suis arrivée dans une maison qui allait bien, en bonne santé, déjà aimée ! Objectivement, ça prend une bonne direction, sur le théâtre flamand, on a aujourd'hui deux à trois fois plus de spectacles, la première saison, les gens se méfiaient un peu, mais ce n'est pas parce que nous avons amené des choses nouvelles que tout a disparu !

Sortir : Pour terminer, que dire à quelqu'un qui hésite à venir au Bateau feu ?
Hélène Laverge-Cancel :
Cette saison s'adresse vraiment à tout le monde, et à chacun en particulier. Du contemporain radical à des formes plus classiques, plus conventionnelles aussi. Familles, curieux, jeune public peuvent s'y retrouver. Je propose Corps Furieux (28 janvier - 6 février) à ceux qui ont la gourmandise de faire un pas de côté ! Ce n'est pas une programmation de consensus, mais il faudrait beaucoup d'arguments à quelqu'un qui aime bien sortir pour convaincre qu'il ne trouve rien chez nous ! Vous trouverez des spectacles pour vous ravir le coeur, au moins 10 à trouver si vous aimez sortir en famille, sur une quarantaine de spectacles, 6 à 7 sorties d'organisées, à Bruges, Coxyde, mais aussi Hazebrouck pour Manu Katché (26 février). C'est difficile de résumer ! Toute notre équipe est à disposition pour vous orienter, nous sommes là pour raconter des choses aussi, venez à l'accueil, passez un coup de téléphone, nous dire ce que vous aimez, avez envie de voir, on vous dira par quoi commencer ! La première fois que l'on va au spectacle, ça ne peut pas être pour Hamlet en lituanien (1er et 2 décembre), mais l'un des tous premiers spectacles accessibles à tous, c'est le très joyeux Songes (13 octobre), musique et danse baroques, en co-production avec Tourcoing. Ou encore Traces (photos), début novembre, par la compagnie les 7 doigts de la main, acclamée à Paris !

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