“Une civilisation sans la Science...

Comme le rappelle fort justement Roger Fougères, le vice-président du conseil régional Rhône-Alpes, délégué à l’Enseignement Supérieur et à la Recherche (dont le ministère patronne cette Fête de la science), « La science explique notre passé, analyse le présent, et ses découvertes façonnent notre avenir. » Cette omniprésence pas toujours visible de la science dans tous les domaines de notre vie explique les 3 objectifs de cette manifestation : favoriser les échanges entre le public et la communauté scientifique et le sensibiliser aux métiers de la recherche, susciter sa curiosité et sa réflexion, et l'informer des évolutions scientifiques, techniques et industrielles. Car à l’heure où l'on parle d’économie de la connaissance et où chacun peut constater à quel point les innovations technologiques transforment notre vie quotidienne, il y a là un enjeu démocratique essentiel : toute science comportant des risques, il est important de donner à chacun les clés pour comprendre les découvertes scientifiques, et ainsi guider ses choix individuels et collectifs. Ce qui fonctionne mieux en s'amusant : d'où une fête, propice aux découvertes, aux étonnements et aux émotions !

Autour de Lyon, citons d'abord trois manifestations d'envergure : le Village départemental des Sciences sur le campus de la Doua à Villeurbanne, le Village des Sciences à Saint Priest et le « village fête les sciences », opération d'envergure en milieu rural menée à Saint Martin en Haut.
Dans Lyon même, donnons un échantillon d'animations qui montre à quel point la science facilite la compréhension de toutes les facettes de notre vie. Il en va ainsi de l'art, comme va vous le démontrer l'animation/atelier organisée le 22 novembre au Musée des Beaux Arts (1er arrdt). Avec cette interrogation cruciale pour les artistes et millénaire pour les hommes : d'où viennent les couleurs ? Pour y répondre, des physiciens et médiateurs culturels mèneront devant vous des expériences à la fois scientifiques, artistiques et optiques, pour expliquer l'origine de la couleur et sa perception. Et pour éviter tout favoritisme envers les yeux, intéressons-nous aussi à nos oreilles. Pour cela, rendez-vous à la Villa Gillet le 19 novembre. Là, le GMVL/musiques Vivantes, vous propose, à travers une série de reportages vidéo et d’expérimentations dans un studio électroacoustique, de découvrir le son, sa nature et la manière dont il est enregistré et utilisé en musique, au cinéma ou encore dans les jeux vidéo ! Le but est de nous montrer comment les sons que nous délivrent aujourd'hui nos multiples appareils, proviennent en fait des sons de la Terre... Des profondeurs de notre planète, émergeons à la surface pour écouter le dialogue entre science et environnement : la Maison Rhôdanienne de l'Environnement (2e arrdt) offre aux citoyens en herbe des ateliers d'avenir : apprendre à fabriquer un manège photovoltaïque, ou encore à convertir la lumière en électricité. Et pour les plus grands, car il n'est jamais trop tard pour s'intéresser à sujets, une conférence-débat vous apprendra à calculer votre bilan carbone.

Et comme bien d'autres animations (projections de documentaires, ateliers et expositions) vous attendent dans les bibliothèques  (Part-Dieu, Vaise...) ou encore dans les parcs (jardin botanique du Parc de la Tête d'Or...), il est prudent de prévoir où reprendre scientifiquement des forces. Cela tombe bien, on le sait trop peu mais sachez que 2008 est « l'année internationale de la pomme de terre » ! Ce qu'a bien compris le 7e arrondissement : dans ses deux bibliothèques, on va y réconcilier les toques et les blouses blanches, pour analyser la frite sous toutes ses facettes : artisanale, scientifique, industrielle, poétique et même comique !

Ces différentes manifestations ne constituent qu'un aperçu des nombreux domaines qui vont passer au microscope : citons aussi la médecine, l'économie, la géologie ou encore l'astronomie. De quoi s'amuser pour tous, voire pourquoi pas susciter des vocations chez les jeunes : car n'oublions pas que les disciplines scientifiques connaissent une désaffection ces dernières années chez les étudiants français. C'est pour cette raison qu'au delà de la Fête de la science, la région Rhône-Alpes souhaite réveiller le dialogue entre les scientifiques et les citoyens, s'inspirant en cela d'initiatives intéressantes menées dans les pays du nord de l’Europe : panels de citoyens, conférences citoyens-scientifiques, boutiques de sciences... L'Europe dans son ensemble sera d'ailleurs le judicieux fil conducteur de l'édition 2008 (sous le titre “La science au service de la société dans l’espace européen”), rappelant ainsi que la Fête de la Science s'inscrit dans le cadre de la présidence française de l’Union, laquelle prend fin le 31 décembre prochain.