« Bon Dieu. La voilà terminée cette pauvre petite messe. Est-ce bien de la musique sacrée que je viens de faire ou de la sacrée musique ? » nous dis un Rossini de 72 ans à propos du « dernier pêché mortel de sa vieillesse » créé à Passy en 1864 lors d’un banquet ! Le roi de l’opera buffa a t-il signé là une œuvre religieuse dans l’esprit léger et pétillant qu’on lui connaît ? S’inspirant du rituel gastronomique, un sujet cher à Rossini qui inventa le tournedos du même nom, le metteur en scène Jean-Philippe Delavault a tracé un parallèle entre les différents rituels religieux, gastronomiques et scéniques.

Jean-Claude Malgoire, tout aussi gastronome que son compositeur presque fétiche, ne pouvait qu’adhérer à un tel projet pour fêter en musique, mais pas seulement (surprise gustative à l’entracte avec le buffet préparé par les élèves des collèges Lucie Aubrac et Marie Curie de Tourcoing…) les 30 ans de l’Atelier Lyrique, l’opéra d’essai qu’il a fondé à Tourcoing pour un an sur un pari un peu fou et qui 30 ans plus tard tient toujours !