Gabi Hartmann
On pourra discuter à l’infini, mais on ne sait pas forcément très clairement où la voix de Gabi Hartmann nous transporte : un bar jazz en sous-sol, une plage tropicale au crépuscule, une terrasse dans une pente de Lisbonne, le fond d’une brasserie parisienne par une nuit d’hiver ? On ferme les yeux et passent, enlacées, l’ombre d’une légende du jazz, d’une diva de la bossa nova, d’une grande dame en noir de la chanson française ou portugaise, quelque part au carrefour du chic exquis et de la mélancolie vertigineuse, de la douceur consolante et du spleen partagé. Quelques mois après un EP introductif très réussi, paraît enfin le premier album éponyme de Gabi Hartmann, produit avec Jesse Harris. Quand il lui propose de produire son album, la musicienne y voit une invitation à rassembler tout ce qu’elle est : l’amour de Billie Holiday et de Lhasa de Sela, ses amitiés pour le flûtiste soudanais Ghandi Adam et pour le guitariste guinéen Abdoulaye Kouyaté, son admiration pour Henri Salvador, ses souvenirs de voyage en Afrique, son matériel tout neuf et des splendeurs vénérables écrites avant la naissance de ses parents… Le résultat est réussi et on a une seule hâte : la voir en live sur la scène du Radiant-Bellevue !
©Cosmo Jazz
Publié le 18/10/2023