H-BURNS + Elysian Fields
Ce qui semble parfaitement condensé dans ce neuvième album studio, Sunset Park. La pochette en dit déjà long. Peinte par Gilles Marrey à la demande de H-Burns, elle représente la plage Pacific City, située dans l’Oregon. Étrangement – ou pas – elle évoque la célèbre toile Caspar David Friedrich, Le voyageur contemplant une mer de nuages. Et baigne dans une lumière crépusculaire dont le musicien nous rappelle la définition : « lumière incertaine juste après le coucher de soleil ». Bon résumé de Sunset Park, disque de rupture(s) aussi bien affectives qu’artistiques. L’esthétique, elle, reste fidèle au parcours d’H-Burns. Qui est allé sur les traces de road trips d’antan…
En résulte un disque mémorable, de ceux dont on dit qu’ils sont des classiques instantanés. Si elle peut être galvaudée, l’expression prend tout son sens dès la superbe introduction «Sunset Park », ponctuée de touches impressionnistes de lapsteel : on plonge aussitôt dans l’Amérique de H-Burns. S’ensuite « Morning Flight » qui, sous des allures folk, se livre à un crescendo apocalyptique, un « Late Bloomers » dont le up tempo « fige l’invincibilité post adolescente », analyse H-Burns : « L’impression que rien ne nous atteint se volatilise au fil des années avant de nous laisser seul face à l’adversité. »
Publié le 04/04/2023