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classique

L'Enchanteresse

L'Enchanteresse (2019)
Entre splendeur vocales et orchestrales, cet opéra singulier de Tchaïkovski porte bien son nom. Une œuvre inédite en France confiée aux mains d'un metteur en scène hors-normes : Andriy Zholdak.

L'histoire
Nastassia, dite Kouma, belle et fascinante aubergiste, voit le prince Nikita succomber à ses multiples charmes. Ce qui suscite le courroux de la femme délaissée du prince, et de son fils qui tombe pourtant lui aussi amoureux de Kouma – qui l'aimait en secret. S'ensuivent des rivalités et un déchaînement de vengeances qui ne peuvent conduire qu'à la mort. 

Une mise en scène détonante
Tchaïkovski voyait en Kouma, créée en 1887 à Saint-Pétersbourg, une sœur de Carmen « libre, forte et amoureuse » dont le destin s'achève dans la folie, sous l'orage et les éléments déchaînés. Parmi les plus belles héroïnes de Tchaïkovski, Kouma s'apprête à rejoindre l'assemblée des femmes mythiques déjà portées aux nues par le metteur en scène de théâtre Andriy Zholdak. C'est que l'ukrainien cultive la démesure, l'intensité et un certain sens de la rébellion appliqués à la mise en scène qui l'ont conduit à développer un intérêt prononcé pour les figures féminines mythologiques, leur pouvoir de séduction et leur potentiel déflagrateur.

De Médée à Electre, de Phèdre à Anna Karénine en passant par Emma Bovary, la femme est chez Zholdak, comme c'est le cas dans L'Enchanteresse, un foyer explosif, la bombe à retardement d'un monde corseté. Habitué à une approche personnelle des œuvres avec lesquelles il livre quasiment un corps à corps au texte, son passage à l'opéra va le voir confronter sa fructueuse insoumission à l'autorité de la musique. Pour un résultat sans doute encore plus détonant.

Publié le 22/01/2019


Mots clés : opera