Nikolaj Szeps-Znaider
Pour tout orchestre et pour tout chef, Richard Strauss constitue un graal absolu. Ses partitions sont celles de tous les contraires : de redoutables solos de vents et de cordes, et de fracassants tutti ; des superpositions polyphoniques d’une complexité extrême, et la nécessite d’être toujours cohérent, lisible, voire transparent ; une sensualité brûlante, et une puissance conquérante. Le dernier de ses poèmes symphoniques, Une vie de héros, est à ce titre l’une de ses pièces les plus emblématiques : défi de tous les instants pour les musiciens et le chef, bonheur de tous les instants pour l’auditeur. Et que dire des Quatre Derniers Lieder, composés un demi-siècle plus tard ? Personne n’a mieux peint l’embrasement du printemps, les derniers frémissements de la nature au crépuscule, la solitude apaisée du vieillard avant la nuit. L’orchestre enveloppe, porte, caresse la voix – en l’occurrence celle de Genia Kuhmeier, native de Salzbourg et qui, à l’instar de toutes les grandes interprètes de cette musique, est avant tout une immense mozartienne.
Richard Wagner Ouverture de Tannhäuser — 14 min |
Richard Strauss Quatre Derniers Lieder — 24 min |
Richard Strauss Une vie de héros — 40 min |
Publié le 09/07/2019